dimanche 7 novembre 2010

Sur "la Révolution russe"

Aujourd'hui étant le 93e anniversaire du coup d'Etat bolchevique en Russie, nous reproduisons une lettre d'un camarade du SPGB publiée dans Internationalisme ("organe théoretique de la Fraction Française de la Gauche Communiste") en avril 1947 en réponse à une « lettre aux socialists parties » parue en janvier. Nous n'avons rien à y ajouter.
Nous disons que le socialisme ne peut être introduit qu’à travers l’expropriation totale et immédiate, par la classe ouvrière, de la classe capitaliste ; et ceci d’une façon plus nette, au travers d’une majorité consciente du prolétariat contrôlant la machine d’État.

La perspective et la compréhension du socialisme ne surgissent que dans le contexte d’un capitalisme avancé et la révolution qui introduira le socialisme doit être de caractère international. Ces pré-conditions essentielles étaient-elles présentes dans la Russie de 1917 ? Notre réponse est catégorique : non ; car, en 1917, l’écrasante majorité des paysans et ouvriers en Russie ne comprenait ni ne désirait le socialisme ; seulement voulait-elle “la paix, le pain et la terre” promis par le Parti bolchevik (un parti qui était jacobin en structure et dans son but) et, ainsi que Trotsky l’admet dans sa Leçon d’Octobre 1917, “le cours entier de la Révolution eut été changé si, au moment de la Révolution, il n’y avait pas eu une armée de plusieurs millions de paysans brisés et mécontents…”

Des soldats “brisés et mécontents” et des paysans et ouvriers las de la guerre, attirés par le slogan “Pain, paix et terre”, ne pouvaient pas et ne voulaient pas introduire le socialisme. Certains étaient et sont d’avis que les bolcheviks pouvaient introduire le socialisme en dépit de l’ignorance de la grande masse des ouvriers et paysans ; et Lénine, dans le New International de New-York, en avril 1918, soutenait cette position en disant : “De même que 150.000 propriétaires terriens despotiques, sous le tsarisme, dominèrent les 130.000.000 de paysans de Russie, de même les 200.000 membres du Parti bolchevik imposent leur volonté prolétarienne, mais cette fois-ci dans l’intérêt de ces derniers.” Combien dangereusement fausse fut cette position et ceci a été démontré par les événements postérieurs en URSS qui, aujourd’hui, est devenue plus totalitaire que ne le fut jamais l’Allemagne nazie.

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