dimanche 31 janvier 2010

Manifeste pour un monde d’accès libre

* Les moyens technologiques contemporains permettraient à chacun dans le monde entier de mener une vie sociale et privée confortable, intéressante et heureuse, dénuée de toute privation, de toute misère et aussi dépourvue du souci et de la gêne constante de ne pouvoir s'offrir ce dont on a besoin.

* Les techniques modernes de production peuvent sans aucun doute fournir une alimentation abondante et nourrissante dépassant les besoins de la population mondiale actuelle. Personne, où que ce soit, ne doit mourir de faim, se priver de nourriture, ni même se contenter de produits de mauvaise qualité.

* Il y a assez de matières premières, de savoir et de main d'œuvre dans le monde pour assurer une habitation confortable et salubre a chaque personne, où qu'elle vive. Tout le monde pourrait vivre dans des maisons sûres, bien adaptées au climat, aménagé avec des accessoires modernes, décorées et meublées selon les goûts de chacun. Personne où que ce soit ne doit rester sans demeure, ni vivre dans une habitation insalubre, dangereuse ou mal équipée.

* Toutes les ressources énergétiques réunies - charbon, gaz, pétrole, électricité, houille blanche, nucléaire, solaire, éolienne, marémotrice - suffisent aux besoins de l'industrie, de l'éclairage et du chauffage. Personne ne doit mourir, être malade ou souffrir à cause du froid en hiver.

* Il est possible de produire assez d'appareils et d'équipements pour tous les hôpitaux, de façon a ce qu'ils procurent à tous le meilleur traitement médical possible. Personne ne doit endurer une souffrance aggravée par le refus des soins adaptés.

* Grâce à la technologie moderne, on peut recycler les déchets industriels et ménagers de façon à éviter la pollution et le gaspillage. Personne, où que ce soit, ne doit vivre dans un environnement désagréable, pollué et malsain.

* La mécanisation et l'électronique permettraient d'éliminer presque tout le travail déplaisant, pénible et dangereux. Personne ne doit passer sa vie à subir un travail monotone et sans satisfaction, ni être affecté par l'ennui, la dépression et l'angoisse de n'avoir de travail.

Tout ceci est possible maintenant.

Pourquoi est-ce que cela ne se produit pas ?


Cela ne se produit pas, uniquement parce que nous vivons, dans le monde entier, dans un type de société qui est fonde sur l'argent, les salaires, la vente et l'achat, et où les biens et les services, qui pourraient facilement être mis à la disposition de tous, ne sont produits qu'à condition d'être profitables. Quelque soit notre degré de besoin, nous devons nous en passer, si c'est au-delà de nos moyens. C'est partout la même chose, dans tous les pays qu'on les appelle capitalistes, socialistes, communistes ou d'économie mixte.

La conséquence de ce type de société ou l'argent, les salaires, la vente et l'achat sont la base de l'existence, est un monde criblé de problèmes individuels et sociaux qui affectent plus ou moins chacun d'entre nous : insécurité, stress, détresse, tension domestique, manque de confort, maladie mentale, frustration, dépression, racisme, pauvreté, faim, chômage, grèves, violence, crime, émeutes, guerre et enfin mécontentement ressenti par tous.

Les gouvernements de toutes les couleurs ont essayé tous les moyens imaginables pour améliorer la situation: plus ou moins de dépenses gouvernementales, inflation ou non, niveau d'imposition élevé ou bas, prix et revenus stables ou oscillants, nationalisations et étatisation totale, partielle ou minimale, en renforçant ou en diminuant les forces armées, la police, la loi. Tous ont échoué.

Les groupes de pression, les réformateurs, les protestataires, les moralisateurs et les œuvres de charité ont aussi essayé tous les moyens possibles pour améliorer la situation, mais leur impuissance devient de plus en plus évidente. En effet :

* aucune campagne pour le désarmement n'arrête les préparatifs (secrets ou flagrants) de la guerre ni la menace de guerre, qu'il s'agisse de nucléaire, de bombe à neutrons ou de guerre conventionnelle ;

* aucune prière, aucune intercession en faveur de l'amour et de l'harmonie ne réduisent l'antagonisme, l'inégalité et la violence ;

* aucun défilé, aucune manifestation ne résout le racisme ou le chômage ;

* les contributions charitables, quelle que soit leur importance, n'élimineront pas la pauvreté, la faim, la privation et la souffrance.

Tous échouent précisément pour la même raison : chacun d'entre eux cherche des solutions dans le cadre d'une société caractérisée par l'argent, les salaires, l'achat et la vente. Personne ne parvient à discerner la cause véritable de tous ces problèmes, c'est-à-dire l'argent, les salaires, la vente et l'achat eux-mêmes. Et tous les problèmes sociaux demeurent tant que leur cause demeure, quel que soit le parti au pouvoir. Cela est inévitable.

Que peut-on faire ?

L'enseignement, l'église, la radio, la télévision, les livres et les journaux nous encouragent à supporter et à accepter, sans vraiment mettre en doute le fait que le monde ne puisse être organisé sur d'autres bases.

Mais ceci est faux. Il y a une alternative.

Les gens dont l'esprit est encore conditionné à ne penser qu'en termes d'argent, salaires, vente, achat, ne manqueront pas de rejeter cette alternative comme étant un rêve lointain. D'autres vont supposer à tort que bien qu'eux-mêmes comprennent, les autres n'en sont pas capables. D'autres encore vont déclarer que ce n'est pas réalisable à cause de quelque chose appelée « nature humaine ».

Mais ce n'est pas un rêve lointain ; chacun d'entre nous est capable de comprendre, et la nature humaine, au lieu d'être une entrave, en est au contraire la force — comme le démontrera un peu de réflexion. Cette alternative est entièrement fondée sur des faits scientifiques irréfutables, la logique et le bon sens. Voici ce dont il s'agit.

Un monde d'accès libre


Grâce au progrès scientifique, technologique, et dans le domaine des connaissances, il est possible depuis longtemps d'établir dans le monde entier un type complètement nouveau de société ou les moyens (terre, usines, ressources énergétiques, machines, outils, matières premières) qui sont à la base de tous les biens et les services (nourriture, logement, vêtements, soins médicaux, transports, moyens de communication) dont les gens ont besoin, appartiendront non à des entreprises privées ou à des gouvernements, mais seront communs à chacun de nous, quels que soient notre âge, notre race ou notre sexe.

Une société où :

* l'argent, les salaires, la vente et l'achat ne joueront plus aucun rôle ; ils n'existeront plus ;

* chacun de nous pourra contribuer à satisfaire aux besoins de la société en travaillant de son plein gré, selon sa propre volonté et ses capacités ;

* chacun de nous pourra prendre tout à fait librement ce qui sera disponible, selon ses besoins ;

* chacun de nous jouira d'une totale liberté de mouvement ; aucune frontière nationale ne séparera les diverses régions de la Terre ;

* l'administration générale des affaires de la société sera organisée démocratiquement par toute la population et dans l'intérêt de toute la population du monde, avec l'assurance que les besoins de tous seront satisfaits, où que ce soit ; il n'y aura ni dirigeants, ni gouvernements pour prendre des décisions à notre place.

Un monde d'accès libre est la seule façon d'assurer :

* la survie harmonieuse de l'espèce humaine ;

* la fin de toute pauvreté, de la faim, des privations, du manque de confort et de toute dépression, violence, tension causées par l'insécurité économique ;

* la disparition rapide du racisme, puisque dans presque toutes les formes de racisme on se sert des autres comme bouc-émissaire pour soulager les frustrations, l'anxiété et les privations causées en réalité par une société fondée sur l'argent, la vente et l'achat ;

* la fin de toute forme de guerre (puisque toutes les guerres ont des causes économiques) dont le but est de protéger ou de gagner des débouchés, des sources de matières premières, des routes commerciales ou des zones ou investir les capitaux.

Cette société est à envisager comme réalisable. Elle le sera quand la majorité de la population de tous les pays en sera consciente, la désirera, et s'organisera consciemment et pacifiquement pour la mettre en œuvre par l'intermédiaire de tout moyen démocratique. Il n'y a pas d'autre moyen. Les minorités violentes ne pourront jamais y parvenir.

Nous sommes des gens ordinaires, de milieux et d'intérêts variés, qui sommes parvenus à reconnaître que le système social actuel, qu'il soit géré par la « droite » ou par la « gauche », par les « nationalistes », les « conservateurs », les « libéraux », les « travaillistes », les « socialistes », les « communistes », etc., est la cause fondamentale de presque tous les problèmes personnels et sociaux que les gens doivent affronter aujourd'hui, et qu'il empêche l'épanouissement et le bien-être de tous.

Il faut reconnaître les limitations inévitables de toute tentative de réformer  ce système social fondé sur l'argent, les salaires, la vente et l'achat, de façon à ce qu'il fonctionne dans l'intérêt de tous, même pour une courte période.

C'est pourquoi il ne faut pas perdre notre temps à cela, mais prôner uniquement un monde d'accès libre, en utilisant nos capacités et notre volonté pour répandre nos connaissances à d'autres.

Bien que pour l'instant nous ne soyons pas nombreux, et que notre tâche soit énorme, l'histoire montre clairement que les idées et les attitudes changent bien souvent avec une rapidité étonnante, et nous pouvons être sûrs que les idées et les attitudes continueront à changer, à la lumière des faits scientifiques irréfutables et de l'expérience individuelle.

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