mercredi 8 juillet 2009

L’utopie ?

Le socialisme se base sur le fait que tout ce qui se trouve sur la Terre et dans la Terre sera devenu l’héritage commun de l’humanité tout entière. La production se fera pour la seule satisfaction des besoins humains et non plus pour la vente et le profit, et le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » sera mis enfin en application. Cette idée n’est pas l’invention de socialistes d’aujourd’hui mais au contraire est un rêve aussi vieux que l’humanité elle-même depuis la disparition du « communisme primitif ».

Une telle société se fait parfois traiter d’utopie. Mais pourquoi avoir peur de ce terme ? Il n’y a aucune solution aux problèmes sociaux d’aujourd’hui dans le cadre du capitalisme et il faut donc pouvoir imaginer une société différente qui sera une véritable solution de remplacement.

Il est vrai que pendant longtemps le socialisme n’a été qu’une bonne idée, une société idéale décrite par des écrivains tels que Thomas More mais sans rapport avec la réalité sociale de l’époque. Depuis la révolution industrielle, cependant, le socialisme est devenu une possibilité réelle, et ceci parce que la base matérielle du socialisme, c’est une industrie capable de fournir suffisamment de biens et de services pour éliminer la pauvreté et la misère partout dans le monde.

Voici donc une première condition qui doit être remplie avant que l’on puisse établir le socialisme : le développement des moyens de production jusqu’au point où ils peuvent produire une abondance pour tous. Ce point a été atteint vers le début du siècle dernier avec la mondialisation de la production (qui s’est traduite, sous le capitalisme, par l’impérialisme) et avec l’électrification de l’industrie. Tout le progrès technologique qui a suivi n’a fait que rendre l’établissement du socialisme de plus en plus possible du point de vue matériel.

Mais le socialisme n’est pas simplement une question de technologie, loin de là. La technologie avancée en est la base mais le socialisme dépend également de la volonté des hommes. Dans ce domaine aussi le capitalisme a créé des conditions favorables à l’établissement du socialisme en créant toute une classe de gens dont l’intérêt est de réorganiser la société sur une base socialiste.

Cette classe, c’est la classe de salariés, des travailleurs, de tous ceux qui aujourd’hui sont obligés de vendre leur force de travail afin de vivre, c’est-à-dire de plus de 90% de la population dans les pays industrialisés. Certains utilisent le terme « classe ouvrière » mais ce terme peut prêter à équivoque car le terme « ouvrier » fait penser à travailleur manuel ; or les travailleurs manuels ne constituent qu’une partie de la classe salariée. (Le terme « prolétariat » ne vaut pas mieux, mais pour d’autres raisons.) Le socialisme est dans l’intérêt de tout salarié, y compris les employés du bureau, les enseignants, les fonctionnaires et les autres cols blancs. C’est pourquoi sont préférables les termes « classe salariée » ou « classe travailleuse » qui rendent le sens du message socialiste parfaitement clair : il s’adresse à la grande majorité de la population et lui offre la seule solution aux divers problèmes auxquels elle doit faire face de nos jours.

Mais cette solution, c’est à la majorité elle-même de la découvrir, de la comprendre et de la vouloir. Un autre principe socialiste dit : « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes », et en effet l’établissement du socialisme ne pourra être que l’acte conscient d’une majorité consciente. Ceci est logique de par la nature même de la société socialiste qui sera une société sans coercition ni Etat et donc basée sur la coopération volontaire. Pour pouvoir l’établir et la faire fonctionner, il faudra donc le vouloir et en comprendre toutes les implications. Voici donc la seconde condition préalable : une majorité socialiste, qui veut le socialisme et en comprend toutes les implications.

Sur ces deux conditions, un système de production suffisamment développé et une majorité socialiste, la première est réalisée depuis longtemps alors que la seconde ne l’est absolument pas. Le fait est qu’aujourd’hui la majorité des gens ne veulent pas le socialisme mais au contraire acceptent le capitalisme (y compris sous sa forme de capitalisme d’état comme anciennement en Russie).

Comment donc arriver à ce qu’une majorité veuille le socialisme et le mette ainsi, immédiatement, à sa portée ? Qu’est ce que l’on peut faire aujourd’hui pour hâter le processus ? C’est là toute la question. Faire répandre l’idée socialiste - susciter la vision d’un autre monde - est sûrement une partie de la réponse.

Aucun commentaire: