mercredi 24 juin 2009

La situation en Iran

(Traduction d’un billet publié hier sur Socialism or your money back, le blog du Parti socialiste de Grande-Bretagne.)

Qu’est-ce se passe en Iran ? Vu la suppression des informations fiables venant du pays et les diverses affirmations contradictoires sur le Net qui en sont la conséquence, il est difficile à répondre à cette question.

Les socialistes n’ont aucune hésitation à s’opposer à Ahmadinejad et au régime iranien. Certains parmi la malheureuse Gauche, inspirés en partie par la théorie (historiquement réfutée) de l’impérialisme de Lénine, croient voir quelque chose de progressiste chez Ahmadinejad à cause de l’opposition de l’Iran aux États-Unis. Se faisant ils se font complices d’une des dictatures les plus dégueulasses des temps modernes et ne méritent donc que le mépris le plus extrême. En effet, avant le 12 juin il était fréquent d’entendre des gens de la Gauche prétendent que l’on ne devrait pas critiquer le régime iranien parce que ce serait renforcer les intérêts de l’impérialisme américain, comme si la répression de la classe travailleuse iranienne (qu’ils soient, par exemple, des gays et des syndicalistes) ne comptait pour rien, et comme si l’on ne pouvait en même temps s’opposer aux intérêts du Capital et soutenir la lutte des travailleurs pour plus de libertés syndicale et démocratique.

Les socialistes n’ont aucune hésitation non plus à s’opposer à Moussavi. Il proteste un peu trop quand il parle de la fraude électorale, puisqu”il était partie prenante du même régime brutal pendant des années.

Espérons que les protestations deviennent plus fortes que Moussavi et le régime iranien actuel, qu’elles progressent au-delà de la question de la fraude électorale vers un mouvement de la classe travailleuse urbaine d’Iran (qui est souvent décrite improprement comme « classe moyenne »). Il est possible que cela se produise quand les images pénibles de la mort de Neda circulent largement.


mardi 23 juin 2009

Les politiciens

Nous sommes chanceux en Occident et nous le savons tous. Nous n'avons pas à faire face à la guerre, nous ne sommes pas des esclaves, nous ne sommes pas affamés et nos enfants ont accès à l'éducation, la santé publique, de la bonne nourriture, des mesures de sécurité et le confort.

Mais avons-nous une vie agréable? Bon nombre d'entre nous n'ont pas de travail, de carrière ou de perspective d'avenir. Ceux qui ont un travail doivent subir la réglementation du lieu de travail, les patrons, les horaires de travail, les quotas de production, les rapports, les indicateurs de performance, les neuf à cinq, les factures, l'hypothèque et le stress. Nos enfants sont maintenant faits pour travailler plus dur et à un âge plus jeune pour devenir plus rapidement habiles et employables. Des enfants de cinq ans se font maintenant donner des devoirs.

Nous vivons dans le monde du capitalisme et tout le monde sait que le capitalisme est loin d'être parfait, qu’il comporte certains problèmes. Tout le monde sait également que ce que nous sommes censés essayer de faire, c'est de résoudre ces problèmes à l'aide de réformes. C'est pour ça que nous devons voter pour des politiciens. Ils sont censés arranger cela pour nous. Le capitalisme est comme une voiture en réparation permanente, avec quelques politiciens sous elle et un autre sous le capot qui secoue la tête et dit : 'Comment va-t-on arranger ça?' Vous continuez quand même de payer la facture mais la voiture n'est jamais réparée. Vous commencez alors à penser que les politiciens ne savent pas vraiment ce qu'ils font.

Mais que pouvons-nous y faire? Le capitalisme n'est certainement pas parfait, mais c'est tout ce que nous avons, et après tout il fonctionne quand même. Mais pensez à cela un instant : la société actuelle fait preuve d’une puissance technologique incroyable. Mais quand vient le temps de faire quelque chose d'utile comme nourrir sa population ou limiter la pollution et le réchauffement planétaire, nous n’y arrivons pas, du moins pas tout à fait.

Les politiciens parlent d’un tel problème ou d’un tel dossier - dans le cadre du système capitaliste. La vraie raison pour laquelle les politiciens ont tous l’air de dire la même chose et pour laquelle les gens ont du mal à être intéressés par la politique, c'est qu'en politique, il n’y a que ce même cadre de référence.

Si vous remettez en cause le capitalisme en lui-même, vous sortez automatiquement de ce cadre de référence, et c’est à ce moment que la politique du capitalisme perd soudainement toute signification pour vous. Les politiciens capitalistes rendent tout cela incroyablement compliqué, tellement compliqué en fait que vous avez besoin d'eux pour comprendre tout cela pour vous. Vous avez un vote à tous les quatre ou cinq ans, cela devrait être assez. Que voulez-vous de plus?

Vous ne comprenez pas vraiment, vous n'en savez pas assez, vous n'êtes pas assez futé, vous ne pourriez pas vraiment prendre des décisions. Bon, la médecine est compliquée. Ça prend onze ans pour former un médecin. Nous ne pourrions pas tous être des médecins. Mais qui a déjà entendu parler d'une université pour les politiciens? De quelle qualification qui dépasse de loin le commun des mortels un politicien a-t-il besoin? Il n'y en a pas, n'est-ce pas? N'importe qui pourrait aller en politique. Les experts responsables de la prise de décision ne sont pas des 'experts' du tout. Pas plus que vous ne l'êtes.

dimanche 14 juin 2009

Bulletin de vote original

Trouvé dans une urne lors des récentes élections européennes.

« Mon cher et vieux pays, nous voici donc » (les moutons du troupeau qui élisons nos bergers dans la classe politique, nos bergers, nos tondeurs et les buveurs de notre lait) « encore une fois ensemble, face à face à nouveau » !

Cocus par les politiciens de tout bord, nous, les brebis naïves qui sommes issues de ce même troupeau qu'on trait, qu'on tond et qu'on bidoche, après-demain comme avant-hier, nous qui ne pouvons que penser de manière stérile jusqu'aux temps où nous aurons cessé de déléguer notre propre pouvoir sur nous-mêmes à nos élus qui ne sont candidats que pour le monopoliser à nos dépens, nous n'avons qu'un seul vrai besoin politique profond : l'abolition totale, mondiale et définitive de cette délégation à des élites bergères qui ménagent les loups.

Même si parmi les candidats de ce 7 juin mars 2009, il y en a de plus sincères, de plus honnêtes, de plus naïfs que d'autres, nous sommes envers nous-mêmes bien criminels de nous choisir des bergers qui nous tondront, traiteront en viande.

Plutôt que de m'abstenir dans le silence du désespéré qui ne dit rien a son massacreur, voici pour vous un avis de votant !

Lorsque mon suffrage est tombe dans l'urne et qu'on a prononce « a voté », je n'ai pu m'empêcher d'entendre : « a bêlé » !

Membre du « peuple souverain » et de sa couche la plus dense : celle qui prostitue son temps et son énergie humaine, ou descend dans la misère sinon, je me suis dit que m'abstenir en silence ne vous informe pas.

L'information consiste à vous faire savoir que nous,les « abstentionnistes » savons que vous nous autorisez à choisir ceux qui nous mèneront à la houlette.

Au moins, sachez traduire nos bêlements, nos « nuls », nos bulletins blancs, nos abstentions ou nos silences... aussi bien que vous faites bien traduire le « a bêlé » en « a voté » !

jeudi 11 juin 2009

Propriété commune N°3

Voici le dernier bulletin en français du Parti socialiste du Canada, au format pdf prêt à imprimer:


Cliquer sur l'image pour télécharger

lundi 1 juin 2009

Réponses à un questionnaire syndical

En Angleterre, l'Union des services (Public & Commercial Services Union, PCS) a adressé un questionnaire à différents candidats aux élections européennes, en précisant qu'elle ne donnerait d'autre consigne de vote que celle de voter contre l'extrême droite. Voici les réponses de notre camarade Adam Buick, un des candidats de la liste du Parti socialiste de Grande-Bretagne dans la circonscription du Grand Londres (voir en anglais ici).

Question 1: PCS est en campagne pour un salaire équitable pour ses membres, ce qui signifie que les salaires devraient augmenter, au moins proportionnellement à l'inflation et être négociés au niveau national au lieu d'une série de 200 négociations dans la fonction publique et les organismes non-ministériels [NDPBs, Non Departmental Public Bodies]. Êtes-vous en faveur de notre campagne pour des salaires justes et l'égalité des salaires hommes/femmes dans la Fonction publique?
Réponse: Le Parti socialiste soutient le principe d'organisation des travailleurs pour négocier avec les employeurs les salaires, les conditions de travail et toutes autres questions du travail. Nos militants sont eux-mêmes des syndicalistes actifs. À notre avis, c'est aux travailleurs concernés de décider eux-mêmes démocratiquement des meilleurs actions à mener dans ce domaine, et non à un parti politique.

Tout en appuyant le principe du syndicalisme nous exhortons les syndicalistes à reconnaître le caractère essentiellement défensif de leurs activités et à envisager la nécessité d'établir une société socialiste de propriété commune, de contrôle démocratique, de production pour l'usage et de distribution pour les besoins, comme la seule façon de résoudre les nombreux problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés en régime capitaliste. C'est sur cette base que nous sommes dans ces élections.

Question 2: Êtes-vous favorable à des campagnes syndicales sur la directive temps de travail (donnant aux travailleurs le droit à 4 semaines de congés payés)?

Réponse: Même chose que la réponse à la question 1.

Question 3: Le gouvernement a proposé £ 15 milliards de dollars d'économies budgétaires en plus des 100.000 suppressions de postes dans la fonction publique. Il prétend que ces réductions n'auront pas d'impact sur les prestation des services au public (...) Quelle est votre position sur les questions d'emplois dans la fonction publique?

Réponse: Même réponse qu'à la question 1.

(...)
Question 5: PCS est préoccupé par la poursuite de la privatisation de la fonction publique. Nous pensons que cela est coûteux et inutile et met en péril les services offerts au public, souvent pour les plus vulnérables de notre société. Quelle est votre position sur la privatisation des services publics?

Réponse: Même réponse qu'à la question 1.

Question 6: Êtes-vous conscient de l'engagement de la FSESP sur la privatisation des services publics et êtes-vous prêt à la soutenir?

Réponse: Pas au courant, mais même réponse qu'à la question 1.

Question 7: Pensez-vous qu'il faudrait percevoir davantage d'impôts et arrêter les déficits d'impôts?

Réponse: Nous ne pensons pas que les impôts et l'évasion fiscale soit une question de classe. Quelles sont les taxes perçues et la façon de les collecter, c'est un problème de la classe capitaliste et de l'État capitaliste.

Question 8: Pensez-vous que les pays de l'UE devraient mieux coopérer afin de combler les lacunes qui permettent aux très riches et grandes entreprises de contourner l'impôt?

Réponse: Même réponse qu'à la question 7.

Question 9: Êtes-vous favorable à une extension de l'interdiction d'appartenance à des groupes d'extrême droite aux services publics?

Réponse: Nous sommes opposés à toutes les interdictions et prescriptions pour tenir simplement des opinions. Il s'agit d'un dangereux précédent, qui a été et pourrait être encore s'élargir à des personnes considérées comme des critiques du capitalisme. Alors, non, nous ne soutenons pas l'extension de l'interdiction d'être membres de groupes d'extrême droite à la fonction publique et aux services publics en général, même si leurs opinions sont dangereuses et nous sont odieuses. Ce n'est pas la meilleure façon de traiter avec eux.